20 juil. 2014

En solo ou à plusieurs ?

Que vous choisissiez l'une ou l'autre option vous fera vivre des expériences totalement différentes du camino.

Quand on voyage en solo: c'est un rendez vous avec soi même
  1. on est en position de traverser ses peurs, et le chemin est un bon terrain pour ça (peur de la solitude, de la faim, des accidents, de l'autre etc)
  2. on est plus ouvert aux rencontres avec l'autre (pélerin, hébergeur, population)
  3. on prend la responsabilité de soi même, on ne fait plus porter à l'autre celle ci (quel itinéraire choisir, à quelle heure se lever, où s'arrêter etc)
  4. on apprend à se respecter ou alors le chemin est impitoyable et on craque physiquement
  5. bref on profite à plein du chemin
Profiter de sa solitude ne veut pas dire pour moi éviter les autres pèlerins. Un célèbre auteur a raconté récemment dans son livre son chemin dans lequel il décrit un camino fait en bivouac par le camino del norte, puis en marchant en parallèle du camino francès pour éviter les albergues bondées. Pour moi faire le camino en évitant tout contact avec les pèlerins revient à marcher sur un GR classique. Le chemin c'est un chemin de rencontre avec soi même, mais aussi avec l'autre, qui a toujours de bonnes raisons d'être là.

Quand on voyage à plusieurs (à partir de 2), que ce soit dès le départ ou en cours du camino
  1. le camino est incomparablement plus facile: on papote et on ne voit pas les kms défiler, on se soutien, on ne se perd pas (plusieurs paires d'yeux surveillent les marques), on se prête les guides et autres médicaments 
  2. mais à l’extrême on va jusqu'à reproduire sur le chemin sa vie ordinaire: j'ai en mémoire ces 4 pélerins (2 français un allemand, une argentine), rencontrés en espagne, qui cheminaient ensemble depuis des centaines de kms. Ils ne parlaient pas de langue commune, à part les 2 français. Chaque matin, le "leader" choisissait l'itinéraire, les arrêts etc. La pauvre pélerine argentine qui s'était "amarrée" à ces hommes par peur d'être seule ne se respectait pas du tout: ni son rythme naturel, ni sa fatigue. Elle vivait un calvaire, pour éviter sa peur d'être seule. Le groupe était totalement autonome: dans les albergues, ils restaient entre eux. 

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