23 nov. 2014

Réponses aux questions recevoir par mail la liste de matériel

Bonjour à tous

Ce blog ne permet pas de mettre des pièces jointes au format word ou excel. Si vous souhaitez que je vous envoie ma liste avec les poids à un format plus  confortable, utilisez le formulaire pour m'envoyer votre demande.

La dernière version de ma liste oscille (sans l'eau et la nourriture) entre 2.2 kg pour l'été dans le sac (compris) et 4.2 kg pour l'hiver.

Par ailleurs pour répondre collectivement aux commentaires ci dessous sur le fait de faire le chemin en une seule fois ou en plusieurs fois,  ce blog n'est qu'un témoignage de mes expériences et pas un jugement sur les pèlerins qui prennent d'autres options que les miennes. Si je compare faire une étape du chemin comme un "apéritif" par rapport à le faire en entier en une fois, cela n'a rien de négatif. Je crois seulement que ce ne sont pas du tout les mêmes expériences. De même le faire seul ou en groupe. Ou de le faire au printemps quand la température est douce, tous les commerces et hébergements ouverts et qu'il n'y a qu'à suivre le pélerin devant soi ou en hiver, quand tout est fermé ou presque et qu'on est tout seul avec soi même... et Dieu.

Lors de mon dernier pélerinage au printemps 2014 sur le camino francès, certains pèlerins arrivés à Compostelle m'ont fait la remarque qu'ils ne voyaient vraiment pas ce qui était spécial sur ce chemin. Pourtant ils l'avaient fait en une fois.

Ils n'avaient rien vécu ou ressenti de spécial. Juste une agréable "ballade" avec pleins de rencontres au gré des terrasses de café ou des menus pélerins. Mais globalement ils ressentaient une certaine déception malgré ces beaux souvenirs. Ils n'avaient rien connu de "spirituel".  Il faisait beau de la frontière à finisterra, tout était ouvert et ils géraient leur planning en raccourcissant régulièrement les étapes en bus, taxi ou train, sans parler des occasionnels hotels ou chambres d'hotes. Le soir c'était ipad ou lisseuse, la première question posée à l'étape était "quelle est le code wifi" ? 

Ma réponse est que quand on amène tout son chez soi sur le chemin, son confort et ses habitudes,  il ne peut rien se passer de plus que chez soi...En tout cas c'est mon expérience, il est bien possible que d'autres pélerins l'aient vécu autrement.


20 juil. 2014

C'est quoi un pélerin plume ? / What is a ultralight pilgrim ?

Pèlerin sur le chemin de Compostelle, en France (GR 65) et en Espagne (Camino Francès), depuis quelques années, à l'automne/hiver,  j'ai pu acquérir une expérience dans l’allègement du matériel à emmener avec soi sur le Camino. Après avoir  envoyé des listes de matériel à d'autres pèlerins en partance, j'ouvre ce blog pour en faire bénéficier un plus grand nombre.

On peut très bien faire le chemin avec n'importe quel équipement (du treillis militaire au jean en passant par les tongs) de n'importe quel poids (certains pèlerins portent plus de 18 kgs sans aucune difficulté) et avec n'importe quelle condition physique et à toute âge. 

Ce blog n'est que le témoignage d'une certaine façon de faire le chemin, la mienne.

Partir léger vous évitera de vous faire mal au dos et aux articulations. Cela permettra aussi à ceux qui ont mal au dos avant de partir d'avoir recours au contraignant service de portage de sac (efficace mais cher sur 60 jours et imposant de réserver son gite d'accueil du lendemain) ou au coûteux Carrix ou autre Trollix (sortes de brouettes high tech très efficaces permettant de tirer ou pousser ses affaires sans peine pour le dos.

En effet, quand on part vraiment léger on fini par porter le même poids sur son dos que ceux qui font porter leurs affaires mais qui garde un petit sac pour la journée qui contient leurs affaires de pluie, leur nourriture et leur pharmacie.

Pour arriver à un sac léger, il m'a été nécessaire d'investir dans un matériel dont je ne disposais pas. Ce matériel me sert depuis en dehors du chemin dans ma vie de tous les jours. En ce sens je considère cet investissement comme rentable et utile.

Alors, si vous êtes intéressés pour connaitre les secrets d'un sac à dos d'environ 5,5 kg avec eau et nourriture (3.8 kgs sans nourriture et eau) pour partir à Compostelle même en hiver, lisez la suite! 

The feather Pilgrim


Pilgrim on the Camino de Santiago in France (GR65) and Spain (Camino Francès) in recent years, I have gained some experience in the equipment to bring on the Camino.


After having sent for years lists of equipment to other pilgrims preparing their departure to the camino, I opened this blog so that more people can benefit from my experience.

Walking light will prevent you form hurting your back. If your back is hurting already, having a very light bag will allow you to walk the Camino.

It will also allow those who have back pain or knee conditions to walk the camino without having to use carrying bag services or Carrix or Trollix (kind of high-tech wheelbarrows to carry your equipment)

Those services are effective but expensive when you use them for 60 days and they require to  book the next Albergue to have your bag sent there. 

The expensive Carrix or Trollix are effective also but peole using them have a tendancy to overstuff them and anyway most often they take the roads and not the Camino itself which is usually too rough for a wheelbarrow, even a "higth tech" one.

 Indeed, when you are reallly carefull about your equipment you  carry the same weight (around 5 kg) on your  back that those who have their belongings transported by carrying service, because they still have to keep a small day pack that contains their business rain, food and pharmacy. 

So if you are interested to know the secrets of a backpack of about 5.5 kg with food and water to go to Compostela even in winter, read on!

Le sac à dos / the backpack

Au fur et à mesure des mes chemins successifs, je suis passé progressivement d'un sac de 70 L pesant rempli une quinzaine de kilos à un sac de 20 L de 4 kg hors nourriture et eau.





Ici 3 des sacs utilisés: le bolivia 60 de Décat, le Deuter Act Lite 40+10 et le wanderer 35

Ce que j'ai retiré de ces différentes expériences c'est que plus on prend un grand sac... plus on le rempli ! Et puis plus le sac est grand plus il est lourd à vide, jusqu'à 2.3 kg pour un sac de 70 L.

Un sac de 35 litres environ permet d'emmener tout le nécessaire pour la saison d'automne hiver. On peut descendre au 20 litres pour les saisons plus chaudes. Le 35 litres est un  bon compromis qui permet d'avoir une marge de place vide suffisante pour faire le plein éventuellement de nourriture supplémentaire. Le mien, un arklight wanderer 35, pèse 350 grammes à vide et détail important, il est imperméable ce qui évite d'avoir à recourrir à un sursac étanche (poids supplémentaire) ou d'avoir recours à la traditionnelle cap du pélerin.

J'ai ajouté à ce sac une option qui m'est indispensable maintenant: 2 portes bouteilles de 600 ml (Vittel Sport) qui se fixent sur les bretelles à l'avant, toujours à portée de main Camp - Portes Bidons bretelle avec bidons (80 g la paire). Ce système à l'avantage de déporter du poids du dos vers le devant du corps (1,2 kg ce qui est énorme).

Compte tenu du fait que le poids total rempli (avec eau et nourriture) en version hiver (avec duvet et doudoune, gant et bonnet plus tout l'équipement complet) n'excédera pas 6 kg, inutile de prendre un sac qui comprend une armature interne.

Le poids maximum que j'évite de dépasser pour le sac à vide est de 500 grammes, en version imperméable à la pluie (soit un sac imperméable, soit un sac avec un sur sac imperméable).

The backpack


In the past few years,  I gradually downsized my bag from 70 L weighing fifteen kilos to a bag of 20 L weigthing 4 kg without food and water. 

What I learned from my experience in France and Spain on the Camino Francès is that the bigger is your bag ... the more you fill it, and the heavier it gets.

 And larger is the bag, heavier it gets , up to 2.3 kg empty for a bag 70 L. 

My advice here is to take a bag of about 35 LThis is a good compromise that allows a sufficient margin of empty space to fill possibly extra food. Mine, a wanderer ArkLight 35, weighs 350 grams empty and important detail, it is waterproof which avoids having to cover it with a waterproof outer bag (extra weight) or to use the traditional pilgrim heading. 

I added to this bag an option that is now indispensable for me: 2  bottles of 600 ml (Vittel Sport) which are attached to the straps in the front, always at hand. This system has the advantage carry the weight of the front of the body (1.2 kg which is huge). 

Given that the total filled weight (with water and food) for winter (down and jacket, gloves and hat plus  full equipment) does not exceed 6 kg,  you need to take a bag that includes an internal frame. 

I recommand a maximum weight of 500 grams empty

Marcher sur le Camino ou randonner/ Differences between walking on the camino and hiking

Parfois on pense que randonner sur le Camino, c'est comme randonner sur sa montagne favorite.

Quand on randonne au sens classique du terme, c'est pour quelques heures ou quelques jours. Le matériel qu'on emporte (sac, vêtements, chaussures) doit être performant (imper - respirant pour les vestes et pantalon, thermique pour les vestes polaires et autres doudoune, avec un bon report du poids sur les hanches pour le sac à dos), et solide (nylon ripstop) pour pouvoir durer dans le temps.

 Le poids du matériel est un critère secondaire, quand même il est pris en compte. Le matériel emmené est spécifique à une certaine météo (froid, chaud, pluie) de la période à laquelle on randonne.

Sur le Camino, quand on part du Puy vers Santiago, on marche 60 jours au moins. 30 jours si on fait la partie française et pareille pour le Camino Francès. Non seulement le matériel doit être performant, mais il doit être léger. Chaque gramme, porté sur les millions de pas du chemin, use littéralement le corps.

En outre le matériel emmené doit correspondre à une palette météo très large. Si vous partez en octobre du Puy en Velay vous pourrez rencontrer des températures de plus de 30° sur le bitume, des journées de pluie battante de 8 heures répétées pendant plusieurs jours, des températures de -10°c pendant des semaines sur la Meseta avant d'arriver à Compostelle.

La difficulté est donc de choisir un matériel léger et polyvalent par rapport à des météos extrèmes sans se ruiner.

Walking on the camino or hiking


Sometimes we think hiking on the Camino is like hiking on our favorite mountain.

When you hike in the classical sense of the term, is a few hours or days. The material that you take with you  (bags, clothes, shoes) must be effective (waterproof - breathable jackets and pants, fleece jackets for thermal protection, backpack with a good transfer of the weight on the hips ) and strong (ripstop nylon) to be durable.

  The weight of the material isn't the main focus, even if it is taken into account. The material taken is specific to the weather (cold, hot, rain) for the period that you hike.

On the Camino, when yous start from Le Puy to Santiago, you walk for 60 days  at least. 30 days if it is the French part and the same for the Camino Frances. Not only the stuff you bring must be efficient, but it should be extremely light. Each gram,  carried on the millions steps you walk on the way, literally wears the body.

In addition, the gear must be able to be efficient for a wide range of meteo conditions. If you go in October from Le Puy en Velay you will encounter temperatures of over 30 degrees Con  asphalt, days of 8 hours of heavy rain repeated for several days, temperatures of -10 ° C for weeks on the Meseta in Spaine before reaching Compostela.

The difficulty is to choose a light and versatile material to be able to cope with any weather.

Le principe des kits/ Why kits ?

Le matériel que j'emporte sur le Camino de Santiago est regroupé dans des "Kits" que je détaillerais dans ce blog:
  1. Kit "marche"
  2. Kit "pluie"
  3. Kit "froid"
  4. Kit "pharmacie"
  5. Kit "toilette"
  6. Kit "nuit"
  7. Dans le vide poche de la ceinture du sac à dos
  8. Kit "nourriture"
  9. Kit "sécurité"
Ces kits sont composés d'équipements ultra légers. Ultra léger signifie aussi ultra fragileCe type de matériel est adéquat pour le Camino. Randonner sur le Camino, ce n'est pas aller couper du bois dans une forêt en traversant des ronces, ce n'est pas non plus faire son jardin, ni faire des randonnées hors sentier.

Avec un peu de soin, ce matériel peut durer des années. Il constitue donc un investissement pour préserver votre capital santé, particulièrement le dos et toutes les articulations.

Ultra léger ne veut pas dire ultra cher. Certains équipements présentés dans ce blog coûtent moins cher que du matériel classique de randonnée. 

En ce qui me concerne, j'utilise souvent certains kits qnand je suis en déplacement. J'emmène souvent dans ma valise le kit "pharmacie", le kit "toilette" et une partie du  kit "pluie" notamment, car ils ont l'avantage d'être légers et compressibles.


Why kits ?


I gathered the equipment I carry on the Camino de Santiago in "kits" detailed in this blog :
1. "Walking" kit
2. "Rain" kit 
3. "Cold" kit
4. "Pharmacy"kit
5. "Washing" kit
6. "Night" kit
7. Backpack belt's pocket
8. "Eating" kit
9. "Safety" kit

These kits are made of ultra-light equipments.  Ultra-light also means ultra-fragileBut this type of equipment is adequate for the Camino.  Walking on the Camino isn't chopping trees and cutting brambles or walking out of the way.  If you take care of them, these equipments may last for years. They are an investment to preserve your health, mainly your back and joints.

Ultra-light doesn't mean ultra-expensive.  Some of the equipment presented here is less expensive than classical walking equipment.

I often use some of it when I am away from home, particularly the "pharmacy", washing" and "rain" kits, for they are light and compressible.

kit "sur moi"/ walking kit

Mon kit "marche" est composée de:



1 paire de chaussures de marche

Les chaussures sont un point fondamental quand on marche sur le chemin. Je recommande des chaussures basses, avec une semelle épaisse et imper-respirante. Je prends 2 pointures au dessus de ma pointure habituelle. J'utilise moi même les Patagonia Men's Drifter A/C® GORE-TEX®. 442 g

 Les raisons sont les suivantes:
  • les chaussures de randonnée tige haute, utilisée sur des millions de pas en continue, pendant des semaines sur un terrain incluant pas mal de portions d'asphaltes provoque des tendinites sur le coup de pied et sur le tendon d'achille. On ne s'en pas compte sur des randonnées classiques, mais le mouvement naturel du pied n'est pas respecté par ce type de chaussure. 
  • la marche au long cours provoque un afflux de sang dans le pied, celui ci gonfle. Il faut donc prévoir cet allongement du pied par 2 pointures supplémentaires.
  • une chaussure imperméable (type cuir de montagne) ou mal ventilée provoquera immanquablement un échauffement du pied. Qui dit échauffement du pied dit ampoules. Pas grave sur une randonnée classique, mais cause certaine d'abandon quand on marche 60 jours sans possibilité de s'arrêter plusieurs jours pour guérir ses ampoules.
Je n'emporte pas de chaussures de "secours". Pour l'étape, je porte des chaussons.

2 paires de chaussettes de marche

J'utilise des chaussettes en laine mérino Patagonia Midweight Merino Hiking Crew Socks. Elle peuvent être utilisées sur toute la palette de température du Camino (+35 C à -10 C),  ne prennent pas les odeurs (ce qui vous évitera d'avoir à les laver chaque soir) et sont très résistantes.79 g

J'emmène sur moi:
  1. un pantalon de marche transformable en short. Il est ultra fin, été comme hiver je l'utilise car il sèche rapidement (il est sec le lendemain quand je le lave le soir). Je peux lui adjoindre mon caleçon long s'il fait très froid ou un pantalon de pluie s'il pleut trop.
  2. en fonction de la météo je porte le tee shirt court en mérino ou celui à manche longue de mon kit nuit et je puise dans mon kit froid ou mon kit pluie par dessushaut:Patagonia Merino 1 Silkweight T-Shirt. (133g)
  3. j'emmène un mouchoir en tissu
  4. les pages du miam miam dodo concernant ma journée prévue, dans une pochette plastique. Petite précision: je me fais une version personnelle de mon miam miam dodo qui pèse 50% de la version orgininale: en gros je découpe uniquement les adresses du bas qui me concerne (je ne vais jamais dans les campings, ne suis pas concerné par les restaurants et à la saison d'automne hiver un grand nombre de gite sont indiqués fermés) et je les colles sur le plan du haut que je photocopie en R/V. Le tour est joué


Options

Les bâtons de randonnée.

Les bâtons de marche sont très populaires sur le Camino. Ces bâtons permettent d'utiliser les muscles des bras pour s'aider dans les côtes, ils permettent aussi d'avancer plus sereinement sur des terrains accidentés (pierriers). En outre certains les prennent pour se protéger des attaques des chiens.

Pour ma part je n'en utilise plus. Pour 4 raisons:


  1. le poids des bâtons. Bien qu'on en trouve de très légers destinés aux ultra trailers, avoir 2 bâtons c'est porter plusieurs centaines de grammes à chaque pas (c'est à dire des millions de fois sur le chemin)
  2. l'encombrement des bâtons. Personnellement j'ai constaté que les bâtons pouvaient être une source de chute en marchant quand on est très fatigué ou quand on va dans un café à la pause.
  3.  les ampoules aux mains. Et oui, on y pense pas, mais les ampoules et les tendinites aux mains arrivent sur le chemin du fait de l'usage quotidien des bâtons pendant des semaines.
  4. j'ai rencontré José Antonio Garcia Calvo  l'homme aux 100 000 km à pied, qui est une vraie légende sur le chemin. J'ai noté qu'il ne portait pas de bâton. Quand je lui ai demandé comment il se protégeait des chiens sans bâton, il m'a répondu que c'était les bâtons précisément qui rendait agressifs les chiens. Depuis, j'ai fait moi même un constat identique: on est moins attaqué par les chiens quand on n'a pas de bâton.

Walking Kit


2 pairs of walking socks 

I use socks in Merino wool that can be used with all types of temperatures on the Camino (from -10C 

to +35C). I use Patagonia Midweight Merino Hiking Crew Socks because I don’t need to wash them 

every night as they don’t catch odors, and they are very resistant. 79g. 

I wear :

- in summer and in winter, walking trousers that can be transformed in shorts because they are ultra 

light and dry quickly (dry in the morning if you wash it in the previous evening). If it’s very cold, I add 

long underpants, and if it rains a lot, I add waterproof trousers. 

- depending on the weather, I wear a short-sleeved tee-shirt in Merino wool (Patagonia Merino 1 

Silkweight T-Shirt, 133g) or a long-sleeved one (from my “night kit”), and add something from my “cold 

kit” or “rain kit”.

- I always take a cloth tissue with me.

- I carry the pages of the “miam miam dodo” of the day in a plastic bag. My own version of the “miam 

miam dodo” weighs half the initial weight because I cut the adresses I am interested in (lower part 

of the pages) out of the full version (I don’t stay in campings, I am not interested in restaurants, and 

many gites are closed in the automn-winter season). I stick them up on the higher part of the map.

kit "Pluie" / rain kit

Là encore, les conditions rencontrées sur le Camino de Santiago sont différentes de celles rencontrées habituellement.


Ici en novembre 2012, avec un sac de 20 litres, un Olmo 20, surmonté d'un sac étanche Sea to Summit de 4 litres. On aperçoit les gourdes sur les bretelles permettant un report de charge sur l'avant.



Sur le Camino, j'ai rencontré des pèlerins à l'automne qui avait passé 3 semaines consécutives sous la pluie. J'ai moi même expérimenté des pluies diluviennes pendant des journées complètes. En décembre en Espagne, il m'est arrivé d'avoir la pluie se transformant en couche de glace sur mon blouson. Aucun vêtement classique de randonnée ne résiste à ce traitement sur la durée. Je me souviens que lors de mes premiers Camino je rendais mes vestes à Décathlon car aucune ne me protégeait de la pluie.

Toutes ces particularités font qu'il faut traiter de façon particulière la protection contre la pluie. Certains pèlerins, notamment suisses,  font appel à des tenues en Gore Tex professionnel 3 couches qu'ils utilisent habituellement en montagne. La marque Mamut est excellente pour cela. Le problème de ce type de matériel est son coût initial (plusieurs  centaires d'euros), son poids (600 g et plus) et mon manque de respirabilité dans des conditions chaudes et pluvieuses.

D'autres pèlerins utilisent la cape ou pèlerine. L'avantage de ce matériel est qu'il est totalement imperméable et qu'il protège également le sac à dos de la pluie. Les 4 inconvénients c'est qu'il est assez difficile à mettre seul, qu'il a une grande prise au vent et qu'on attire tous les regards quand on traverse une ville (Cahors, Burgos, Pampelune etc) et que souvent ces capes ne sont pas respirantes (en gros la condensation de notre transpiration rend sa surface interne trempée).

Personnellement j'utilise un système triple:

1-Un parapluie. J'ai observé dans le pays basque et en Espagne que les bergers en utilisaient un pour se protéger des pluies fréquentes et du soleil. J'utilise le Le Dainty de la gamme Euroschirm de chez Arklight. 147 g. Il se porte à la ceinture toujours sur soi et permet de se protéger du soleil (il a une face aluminisée) et de la pluie.
2-Un coupe vent imperméable et respirant. J'utilise le haut du Frogg Toggs - Ensemble Dri Ducks Ultra Lite2 - de chez Arkight. 170 g pour 32€!
3-En dessous, j'utilise un coupe vent non étanche, le Marmot - Trail Wind Hoody de chez Arkligtht. 133g.

Je chemine en automne dès qu'il y a du vent ou que la température baisse en utilisant le coupe vent non étanche qui est très respirant. Il permet de porter un sac à dos sans transpirer. Si il  pleut légèrement j'utilise le parapluie fixé à ma ceinture. Dès qu'il pleut de façon soutenue, je passe le coupe vent imperméable et respirant que je passe sur mon coupe vent non étanche. Pour résumer cette triple combinaison me permet d'affontrer tous les types de pluie sur toutes les durées possibles, par temps chaud ou par temps très froid.

Pour les mains j'utilise des moufles imperméables et respirantes. J'utilise des surmoufles MP+ de chez Raidlight. 45 g. L'idée c'est que quand il pleut en continu, les gants classiques "thermiques", en laine, cuir ou synthétiques, finissent par être trempés. Avec des moufles imperméables et respirantes, on peut les utiliser seules quand il y a du vent ou de la pluie, ou combinées sur des gants simples en laine quand il fait froid.

Des guètres

J'utilise des Integrals Designes Event Shortie Gaiters de chez Arkligtht. Pour 70 g, ces guêtres protègent les chaussures basses de la boue et de la neige et de l'intrusion des petits cailloux. Elles sont en outre respirantes.

Options

Le pantalon de pluie. Il permet de se protéger du vent, de la pluie, de la neige et il permet aussi de s'asssoir sur les bancs trempés....

Mon équipement actuel, qui comprend un pantalon qui sèche très rapidement, me permet de m'en passer. J'ai essayé auparavant plusieurs modèles au fil de mes caminos, notamment un imper-respirant de chez Décathlon avec des fermetures éclairs sur le côté pour permettre de le mettre sans retirer les chaussures. Le pantalon de pluie me pose 2 problèmes: le poids du pantalon (plus de 600 g pour celui ci dessus) pour un usage limité en nombre d'utilisations sur l'ensemble du chemin et puis le fait que même s'il est imper-respirant j'ai rapidement trop chaud en marchant avec ce type de pantalon et je n'arrête pas de de voir le poser, même par temps froid et neigeux. L'année dernière j'ai utilisé le bas du pantalon du Frogg Toggs cité plus haut. Beaucoup plus léger (170 g) et très compressible il représente un bon compromis pour un coût très bas (l'ensemble du Frogg Toggs (haut et bas) coûte 32€!

kit "automne/hiver" / Kit winter/ autumn gear

Le kit froid comprend les vêtements thermiques qui protègent du froid pendant la journée. 



Sur le Camino de Santiago, y compris sur la partie Camino Francès, il peut faire très froid. 

Sur le chemin j'ai affronté une température de -7C pendant une dizaine de jours sur la Meseta en effectuant un effort continu (7 heures de marche par jour en portant un sac à dos) en ayant une alimentation chaotique (on est loin de manger tous les jours équilibré sur le chemin). Le soir dans les albergues les douches sont souvent tièdes et le chauffage, quand il est présent, est parfois arrêté complètement dès 22 heures (en conséquence la température nocturne peut baisser jusqu'à 5 C dans certaines Albergues en hiver). Difficile de se réchauffer dans ces conditions...

La conséquence c'est qu'une température qui ne vous ferait pas peur lors d'une randonnée classique peut devenir un vrai problème sur le Camino, du fait de la longueur de celui ci.

Mon kit "froid" se compose donc:

  1. un tee shirt à manche longue en mérino 1 chez Patagonia: Patagonia Men's Merino 1 Silkweight Crew (164 g)
  2. un tour de cou en mérino chez Nature et Découverte (c'est une écharpe cousue sur elle même ce qui évite de la perdre)
  3. un pull en mérino chez Arklight: Woolpower - Zip Turtleneck 200 (245 g)
  4. lors des pauses, à l'étape ou par temps très froid: une doudoune en duvet chez Arklight 
  5. un bonnet en laine chez Arlight: Weft Knitting Co - Bonnet Mérinos/Opossum - Ebony (59 g)
  6. une paire de gants en laine chez Arklight: Weft Knitting Co - Gants Mérinos/Opossum (47 g)
  7. en cas de neige, une paire de yaktrax (188g) à glisser sur les chaussures pour ne pas déraper

J'utilise des matériaux en laine parcequ'ils ne prennent pas les odeurs (ce qui évitent d'avoir à les laver tous les jours), que même mouillés ils tiennent chaud, et qu'ils sèchent aussi vite que ceux en synthétique.

kit "Pharmacie" / Health kit




Sur le Camino, en France ou en Espagne, il est assez courant de se faire des petits bobos. Les pharmacies ne sont jamais très loin, donc inutile d'emmener des stocks, mais avoir sur soi le minimum pour traiter ces petits soucis dès qu'ils arrivent peut se révéler une bonne idée. Le tout en un minimum de poids.

Les informations données ci dessous ne sont données qu'à titre illustratif de ce qui constitue ma propre pharmacie. Ils ne peuvent en aucun cas se substituer à un avis médical.

  1. Désinfecter les petites plaies. J'utilise du chlorure de magnésium. Ce produit facile la cicatrisation, ce qui n'est pas le cas des produits à base d'alcool. Le chlorure de magnésium s'achète en pharmacie, en poudre en sachet. J'en dilue une partie pour mettre dans un mini vaporisateur (un mini vaporisateur récupéré d'éosine) et j'en garde une partie en poudre dans un micro flacon qui pourrait au besoin me servir pour recharger mon mini vaporisateur ou pour traiter une plaie ou brûlure étendue.
  2. Cicatriser. J'utilise de l'argile verte, emportée dans un micro flacon. L'argile verte peut être utilisée dans un cataplasme sur une plaie superficielle peu étendue déjà désinfectée.
  3. Tendinite, douleurs musculaires importantes, douleurs  au dos. J'utilise des patchs de Flector Tissugel. Ils sont vendu par 5. C'est à ma connaissance le seul système qui permet de continuer le chemin avec une tendinite au tendon d’Achille  Attention ces patchs sont introuvables en Espagne. Leur action est incomparablement plus efficace que les gels anti inflammatoires. En cas de tendinite, j'associe toujours un traitement homéopathique de Ruta.
  4. Courbatures. J'emmène plusieurs tubes d'arnica 9CH en homéopathie. J'en prends 5 granules plusieurs fois par jour et je bois beaucoup.
  5. Ciseaux: une petite paire de ciseaux de bonne qualité
  6. Compresses: 3 compresses stériles de 10x10 cm
  7. Sparadrap: un rouleau de Micropore de chez 3 M. Il a l'avantage d'être transparent, microporeux et de pouvoir se découper dans n'importe quel sens sans ciseaux. Ce sparadrap peut servir pour fixer une compresse pour se faire un cataplasme, pour protéger un doigt de pied qui commence à s'échauffer pour éviter une ampoule, ou bien encore pour réparer son sac à dos ou son blouson déchiré.
  8. Divers: dans un oeuf vide de "Kinder Surprise", pour éviter tout écrasement, j'emmène 3 comprimés de paracétamol 1 g, 2 anti diarrhéiques, 2 doses de sérum physiologiques pour les yeux (si on se prend une poussière), 2 doses d'Arnigel pour les coups, 1 Stéristrip pour les grosses coupures

    Je transporte le tout dans un sac plastique étanche type sac de congélation Aloksak - 13 x 10 cm Pack de 3 de chez Arklight. Ils sont étanches à 60 M... J'ai renoncé aux sacs congélations classiques, qui finissaient par se percer ou dont la fermeture lachait (comme sur les ziploc). Sur le camino, on peut ouvrir souvent sa pharmacie...

Kit "toilette"/ Bathroom kit

Avoir une bonne hygiène sur le chemin de compostelle dans des conditions parfois précaires peut nécessiter un peu d'organisation, surtout si on veut voyager le plus léger possible.



Voici le contenu de ma trousse de toilette:

  1. une trousse de toilette: Sea-to-Summit - Trousse de toilette suspendable - S (80 g) chez Arkight
  2. un rasoir bic 2 lames (il me tient 2 semaines, pour l'ensemble du chemin il m'en faut 4)
  3. un shampoing douche liquide bio. Je l'achète au litre et je le réemballe dans un contenant de 100 ML. Ce contenant me permet de prendre une douche par jour et de faire une lessive de mes vêtements par jour pendant 15 jours.
  4. 1 brosse à cheveux pliable
  5. 1 brosse à dent ionisateur de salive. Il permet de se brosser les dents sans dentifrice et sans eau.
  6. une corde étendoir de linge. Il permet de faire sécher son linge dans n'importe quelle pièce, il dispose à chaque bout de crochet et de ventouse pour les surfaces lisses. La corde est vrillée sur elle même  ce qui permet de se passer de pinces à linge.
  7. Un miroir (inclus dans la trousse de toilette ci dessus). Il permet de se raser sous la douche.
  8. Un déodorant
  9. Une serviette de toilette en micro fibre

Kit "nuit" / Night Kit

La nuit, sur le Camino, il peut faire très froid dans une albergue (le plus bas que j'ai connu c'était 3 °C en décembre) ou très chaud (même en hiver, lorsque les gites sont fermés pour la plupart, on peut se retrouver avec un grand nombre de pélerins dans une albergue surchauffée).

Donc là aussi il faut un matériel polyvalent pour couvrir une plage de +3 °C à +25°C en automne/ hiver. Tout cela en restant le plus léger possible.

Mon équipement est le suivant:

  1. haut: 1 Tee shirt manche Patagonia Men's Merino 1 Silkweight Crew: (166 g)
  2. bas: 1 pantalon en soie Terramar - Thermasilk Pant (75 g)
  3. bas: 1 pantalon Patagonia Houdini® Pants (88g)
  4. 1 duvet: top bag Walden 250 QuantumArklight Design - (530 g)
  5. dans le duvet : Sea to Summit - Thermolite Reactor (240 gr) ou sac à viande en soie (115 g)
  6. (2 paires) bouchons d'oreille en mousse  pour se protéger des ronfleurs
  7. 1 masque de Marque Quies en coton pour se protéger de ceux qui écrivent leurs mémoires jusqu'à 3 heures du matin ou ceux qui se lèvent à 5 heures.
  8. 1 taie d'oreiller (la propreté de celles des albergues est parfois douteuse)

Vide poche/ In the backpack belt

Inutile de s'alléger au maximum pour porter sur soi du poids non nécessaire.

dans une pochette fixée à la ceinture ventrale de mon sac à dos: Gossamer - Poche de ceinture universelle - Large (21 g)
  1. un gel antibactérien pour me nettoyer les mains avant de manger (pic nic)
  2. un tube de savon liquide pour me laver les mains dans l'albergue
  3. 2 paquets de mouchoir (pour toutes les fois où il n'y a pas de papier toilette...)
  4. une boussole pour m'orienter quand je suis perdu (généralement dans les grandes villes)

Kit "nourriture" / Food Kit

La nourriture et la boisson, c'est vital sur le chemin

Mon kit "nourriture" m'est utile pour faire la cuisine en gite (principalement en France sur le GR 65 dans les gites qui le permettent, plus rarement en Espagne sur le Camino Francès car les "menus de pelegrino" sont pléthoriques, mais généralement ils ne sont pas du tout équilibrés et manger de la charcuterie pendant un mois ne me convient pas du tout).

  1. un couteau suisse Victorinox "Waiter". (30 g) avec tout ce dont on peut avoir besoin sur le Camino de Santiago : une lame, un tir bouchon, un décapsuleur...
  2. des épices concentrées en carrés pré emballés pour aromatiser pâtes et riz quotidien...
  3. de l'huile d'olive dans un micro tube (l'équivalent de 2 cuillères à soupe). Pour cuire les légumes. Pour me dépanner quand il n'y pas d'huile dans le gite. On recharge dans les gites où il y a de l'huile.
  4. du sel arromatisé dans un micro tube pour les mêmes raisons (il n'y a souvent absolument rien dans les gites espagnols pour cuisiner)
  5. 250 g d'un mélange "étudiant" d'amandes, noix, raisins de corinthe etc auquel je rajoute du Goji et de la spiruline. Je consomme ce mélange en journée en cas de coup de barre. 250 g me suffisent pour une semaine. Soit je trouve à recharger, soit je m'envoie en poste restante les 250 g suivant. Ce mélange peut me permettre de me passer d'un diner les soirs où tout est fermé (les dimanches...) ou dans les cas où le gite est très isolé. Un très bonne alternative à ce mélange est la pâte d'amande. Résiste au chaud comme au froid, très calorique. Un must.
Le tout ne doit pas excéder 350 g et le mélange étudiant diminue vite. Je garde toujours 75 g de ce mélange pour les urgences (du genre épuisement total à 10 km du prochain gite à la nuit tombante, ou tempête de neige à la Cruz de Ferro)

C'est tout. La nourriture a constitué pendant des années pour moi un piège certain sur le chemin. Par peur de manquer, on peut se retrouver avec 3 kgs de nourriture (bananes, pâtes, gateaux, chocolat, fromage, saucisson etc) et 2 litres d'eau.
La grande leçon que j'ai retenu de cela c'est de si possible m'organiser pour manger dans un village où je peux acheter ma nourriture, à midi comme le soir. Pour organiser cela, le guide Miam Miam Dodo est parfait.

Kit "sécurité" / The security kit

Mon kit "sécurité" dans un sac étanche (le même que le kit "pharmacie") est sensé me tirer des situations inattendues, principalement en cas d'accident sur le chemin.
  1. 2 pastilles allume feu Ultimate Survival Technologies - Wet Fire de chez Arklight (11.4 g) qui brûle même dans l'eau
  2. un mini briquet bic
  3. 60 cm de Duck Tape pour réparer la toile de ma veste, de mon pantalon de pluie ou de mon sac à dos
  4. 15 m de cordelette 1,1 mm en Dyneema (25 g) pour construire un abris
  5. lampe frontale qui fait signal d'urgence visible à 4.5 kmPetzl - Zipka Plus2 (71 g ) chez Arklight
  6. une couverture de survie résistante: Adventure Medical Kits - Heatsheet Survival Blanket (large) (99g)
  7. 2 bandes velcro réfléchissantes Fluo à mettre aux chevilles ou aux poignets lorsqu'on marche tôt le matin ou à la nuit tombée au bord des routes

Comment savoir où on va sur le Camino ? How to avoid to get lost on the Camino

Avant mon premier chemin, j'ai lu pas mal de blogs ou d'articles d'anciens pélerins. J'ai été effrayé de certains récits (notamment celui de ce policier français qui perdu et épuisé, avait franchi les barrières de sécurité d'une autoroute puis les 4 voies pour retrouver le chemin). Donc la première fois que j'ai fait l'intégralité du chemin du Puy à Finistera, j'avais tout ce qui possible d'emmener:

  1.  GPS Garmin Dakota 20 avec toutes les cartes de France et d'Espagne
  2. Miam Miam Dodo France et Espagne
  3. Guide Michelin Camino Francès
  4. Topo guide du GR 65
Je n'avais aucune expérience de la randonnée non plus mais j'étais résolu à ne pas vivre ces récits effrayants.

Je fais le chemin en automne hiver et je ne peux compter sur les autres pèlerins ou les habitants pour trouver mon chemin. J'aide donc un peu la providence par un équipement approprié.

Aujourd'hui le Miam Miam Dodo me suffit amplement. Je le modifie en découpant les adresses qui m'intéressent et en les collants sur la carte à chaque page. Je photocopie ensuite le résultat final. Cela me permet de diviser le poids par 2.C'est vraiment la solution la plus légère et la plus complète que j'ai trouvé. J'ajouterai un plan des grandes villes traversées (Pampelune, Burgos, Léon, Cahors...) où parfois on peut un peu se perdre. Une petite boussole (à  condition de savoir s'en servir) m'est utile dans ces grandes villes pour ne pas partir sur le chemin... à l'envers.



Certaines années j'emporte encore mon GPS. Non plus allumé en permanence comme la première fois, mais en cas d'urgence. Cela m'a été utile une fois en Espagne, où, complètement perdus avec 2 montagnards suisses pourtant expérimentés en plein brouillard et de nuit, grâce à lui nous avons pu prendre les bonnes décisions. Cette solution est très onéreuse (mais j'utilise mon GPS pour mes randos partout en France maintenant) et ne constitue pas la panacée (il faut savoir lire une carte et utiliser un GPS).

Le marquage du GR 65 en France est bon (il s'améliore d'années en année) et celui en Espagne aussi.  

Si vous faites le chemin en groupe (à partir de 2...) il n'y a aucune difficulté pour rester sur le chemin, particulièrement aux périodes où il y a beaucoup de monde sur le Camino (printemps et jusqu'à fin septembre), il n'y a qu'à suivre le pèlerin devant vous! 

Pour les solo en automne/ hiver, c'est plus délicat. Il est facile de s'échapper dans ses pensées et de manquer une borne. Le truc c'est de ne jamais faire plus d'un kilomètre sans voir une marque. Si cela arrive faire demi tour jusqu'à la dernière bifurcation.

La sécurité sur le camino ? Security on the Camino

Si vous voyagez en groupe (à partir de 2) sur le Camino vous ne rencontrerez probablement pas de problème de sécurité.

Pour les solos, les points de vigilance sont les suivants:

Le monde entier marche sur le chemin. Toutes les nationalités ou presque, les cultures sont représentées. Toutes les raisons de faire le chemin également. Les personnalités des personnes qui sont sur le chemin couvrent toute la palette humaine, chez les marcheurs comme chez les hébergeurs. Et puis le chemin n'est pas en vase clos, il traverse des pays et ses populations. En bref on trouve de tout sur le chemin.

  1. Sécurité routière: un risque sur le chemin s'est de se faire écraser par un véhicule. A force de marcher on fini par prendre l'habitude de marcher au beau milieu des routes. Il faut être très vigilant, même sur les routes de campagne, aussi bien qu'au niveau des gros giratoires et également sur les routes espagnoles où l'on longe des nationales où les camions se suivent à vive allure
  2. Sécurité des biens: la seule règle c'est de TOUJOURS garder ses objets de valeur sur soi, et oui même dans la douche. A éviter les petits sacs en bandoulière, comme cette pélerine belge que j'ai connu qui concernait tous ses papiers et son argent dedans et qui a tout perdu lorsque la lanière de son petit sac s'est rompue sans qu'elle s'en rende compte. Elle s'est retrouvée absolument sans rien à Moissac!
  3. Sécurité personnelle: ce n'est pas parce qu'on est pèlerin et qu'on marche sur le camino qu'on est à l'abri des morsures de chien ou des agressions. Une pèlerine australienne que j'ai rencontré en 2010 qui avait 24 ans mais qui en faisait 17 avec ses couettes et ses cheveux blonds a eu une proposition  mercantile pour ses services en espagne... pas très agréable pour elle. Là encore prudence.

En solo ou à plusieurs ?

Que vous choisissiez l'une ou l'autre option vous fera vivre des expériences totalement différentes du camino.

Quand on voyage en solo: c'est un rendez vous avec soi même
  1. on est en position de traverser ses peurs, et le chemin est un bon terrain pour ça (peur de la solitude, de la faim, des accidents, de l'autre etc)
  2. on est plus ouvert aux rencontres avec l'autre (pélerin, hébergeur, population)
  3. on prend la responsabilité de soi même, on ne fait plus porter à l'autre celle ci (quel itinéraire choisir, à quelle heure se lever, où s'arrêter etc)
  4. on apprend à se respecter ou alors le chemin est impitoyable et on craque physiquement
  5. bref on profite à plein du chemin
Profiter de sa solitude ne veut pas dire pour moi éviter les autres pèlerins. Un célèbre auteur a raconté récemment dans son livre son chemin dans lequel il décrit un camino fait en bivouac par le camino del norte, puis en marchant en parallèle du camino francès pour éviter les albergues bondées. Pour moi faire le camino en évitant tout contact avec les pèlerins revient à marcher sur un GR classique. Le chemin c'est un chemin de rencontre avec soi même, mais aussi avec l'autre, qui a toujours de bonnes raisons d'être là.

Quand on voyage à plusieurs (à partir de 2), que ce soit dès le départ ou en cours du camino
  1. le camino est incomparablement plus facile: on papote et on ne voit pas les kms défiler, on se soutien, on ne se perd pas (plusieurs paires d'yeux surveillent les marques), on se prête les guides et autres médicaments 
  2. mais à l’extrême on va jusqu'à reproduire sur le chemin sa vie ordinaire: j'ai en mémoire ces 4 pélerins (2 français un allemand, une argentine), rencontrés en espagne, qui cheminaient ensemble depuis des centaines de kms. Ils ne parlaient pas de langue commune, à part les 2 français. Chaque matin, le "leader" choisissait l'itinéraire, les arrêts etc. La pauvre pélerine argentine qui s'était "amarrée" à ces hommes par peur d'être seule ne se respectait pas du tout: ni son rythme naturel, ni sa fatigue. Elle vivait un calvaire, pour éviter sa peur d'être seule. Le groupe était totalement autonome: dans les albergues, ils restaient entre eux. 

Age et condition physique / Age and physical condition


J'ai rencontré des  pèlerins de 15 à 72 ans sur le Camino en automne hiver. J'ai entendu parler d'enfants beaucoup plus jeunes, notamment sur des ânes. On peut être en pleine forme à 72 ans, comme ce pèlerin (Wolfgang) allemand qui vient d'Argentine chaque année faire le camino francès dans sa totalité avec son énorme sac à dos de 105 L qui porte une bonne partie des affaires de sa compagne, Rita. J'ai aussi rencontré un médecin (René) de cet âge, qui faisait un tronçon du chemin chaque année en France, en faisant des tous petits pas. Il arrivait au gite plusieurs heures après tout les autres pèlerins. L'âge n'est pas un critère pour décider ou pas d'entamer le chemin, que ce soit en totalité ou par tronçons.

En ce qui concerne la condition physique à avoir sur le chemin, le chemin peut réserver des surprises. Voilà 2 ans j'ai rencontré un couple sud africain dont le mari était tri athlète. 10 jours plus tard il arrêtait le chemin, le talon fendu en 2, du fait de chaussures de montagne totalement inadaptées au goudron. Un peu plus loin une pèlerine australienne chevronnée et habituée aux randonnées dans le bush arrivait à l’hôpital  de Cahors avec une fracture de fatigue 2  semaines  seulement après avoir commencé le chemin.

A l'opposé je ne compte plus les malades, accidentés, arthrosés, sortant de chimiothérapie etc qui font le chemin de bout en bout. Les exemples sont innombrables. Certains font le chemin en chaise roulante électrique, par la route. D'autres, les genoux brisés dans un accident de voiture, font toutes les descentes à reculons...

La condition physique ou l'état de santé n'est pas non plus un critère pour faire le chemin, à condition bien sûr d'avoir un avis médical au préalable et d'adapter la longueur de ses étapes. 

Age and physical condition


Walking on the Camino in Automn and Winter, I met pilgrims of all ages, from 15 to 72. I heard about younger children, on donkeys.  I met this German pilgrim, Wolfgang, 72 years old, who comes each year from Argentina to walk the whole Camino Francès with his enormous backpack of 105 liters ! He also carries part of his lady friend's equipment, Rita.  I also met a doctor of the same age (René), who walked part of the Camino in France each year, with very small steps. He used to get to the gite several hours after the other pilgrims. Age shouldn't be a criteria for deciding to get on the way. 

Physical condition should not be another criteria to decide to get on the Camino, for there may be surprises on the way. Two years ago, I met a couple from South Africa.  The husband was an athlete (triathlon). But 10 days later, he stopped the way, his heel badly injured because of moutain shoes inadequate for tar.  Later on at the hospital of Cahors, I met an Australian pilgrim.  Although used to hiking in the bush, she suffered from a "fatigue fracture" only two weeks after beginning the way.  On the other side, I can't count sick people, injured people, people suffering from osteoarthritis or just out of chemotherapy, who walk the way up to the end.  Examples are countless.  Some ride the way on an electric wheelchair, Others walk backwards when going down because of injured knees...

Thus specific physical conditions and general health are not required for the way, as long as medical advice is taken before getting on it, and the length of stages is adapted.

19 sept. 2013

FAQ Trucs et astuces

En vrac ici quelques tuyaux sur le chemin, complément des 20 articles  ci dessous (le blog se lit de bas en haut): cette partie sera régulièrement complétée
  1. Puces de lit: on trouve  tout et son contraire comme information sur internet sur ces charmantes bestioles, comme sur tout ce qui a trait au chemin. Mon expérience personnelle c'est qu'elles existent bien et qu'il n'est pas très rare de rencontrer un pèlerin se plaignant de ces piqûres ou d'être piqué soit même. Ça ne m'est arrivé heureusement que 2 fois. Les 2 fois dans un lieu au dessus de tout soupçon... Les piqûres sont faciles à reconnaître car souvent elles sont multiples et en ligne droite. Ces piqûres sont douloureuses mais pas dangereuses, sauf bien sûr si on est allergique. Il faut mettre un désinfectant sur les piqûres. Mais il est difficile de se débarrasser des petits insectes. Alors autant faire le maximum pour ne pas les attraper: utiliser un spray spécifique aux puces de lit pour vaporiser copieusement sur TOUTES ses affaires (sac, duvet, chaussures etc) avant de partir (je vide un spray entier avant de partir). Puis emmener un autre spray pour vaporiser régulièrement ses affaires, le soir aux gites. Dans les gites, ne pas laisser ses affaires posées partout: tout regrouper la nuit dans son sac, si possible étanche. Au retour, mettre TOUTES ses affaires au congélateur pendant 3 semaines à -18 C. 3 semaines car c'est la durée d'incubation apparemment des insectes en question. Même sans être piqué il serait dommage de ramener ces insectes à la maison, car il est alors très difficile de s'en débarrasser (recours obligatoire à une société spécialisée).
     Les puces de lit peuvent vous impacter de façon importante également à un autre titre sur le chemin: par 2 fois je suis arrivé à une albergue sensée être ouverte à cette date mais qui avait été fermée pour décontamination. Le problème c'est que c'était un soir à une saison où la plupart des albergues sont fermées et que la prochaine se trouvait à 16 km...
  2. Propre et sec: j'apprécie de me laver et de laver mes vêtements tous les jours, sauf exception (l'exception c'est le lieu rare où il est impossible de le faire). Pour ces cas rares j'utilise des vêtements en mérino ou soie que ne prennent pas les odeurs, ce qui n'est pas le cas des vêtements synthétiques. Quand on n'emporte qu'un seul change pour être très léger  pas facile en automne hiver qu'il soit sec le lendemain matin quand on l'a lavé le soir, sans soleil. Le truc c'est le lendemain matin mettre pendant la petite heure de préparation ses vêtements qui ont séché pendant la nuit sur ses vêtements secs. On se retrouve donc avec 2 paires de chaussettes, 2 T Shirt etc. Ils vont finir de sécher pendant ce temps.
  3.  Cuisine:   en France les gites équipés d'une cuisine sur le GR 65 disposent d'à peu près tout pour cuisiner. En Espagne , il n'est pas rare d'avoir des cuisines totalement vides, à l'exception des plaques chauffantes. Il est alors nécessaire d'avoir avec soi sa popote en alu ou en titane pour cuisiner. On peut aussi choisir de ne pas emmener ses ustensiles en Espagne, car ils représentent un poids significatif (230 g pour une popote en titane, j'utilise la Snow Peak - Cook and Save Titane 2000 ml de chez Arklight) qui fait également tupperware. La solution c'est alors de manger les "menus de pelegrino" qu''on trouve partout le soir autour de 10€ et de ne cuisiner que dans les cuisines équipées, bien que plus rares en Espagne. A condition de ne pas être végétarien et d'apprécier la charcuterie.
  4. Budget sur le camino:  j'ai cheminé avec un pèlerin français, un jeune poète, qui disposait d'un budget de 5 € par jour sur le chemin. Il se nourrissait des fruits, noix et champignons de l'automne et logeait dans les auberges "donativo" c'est à dire où on donne ce qu'on veut. De temps il s'arrètait chez un hébergeant pour donner un coup de main en échange d'un peu d'argent. J'en ai rencontré d'autres, allemand, espagnol ou français, qui cheminaient sans argent pour se loger. L'un d'eux dormait sur son matelas dans les garages vides des villes du chemin. Les autres faisaient le tour des agriculteurs pour récupérer les légumes invendus pour les cuisiner sur un réchaud à gaz. On peut donc faire le chemin avec un petit budget.
    Mais je ne sais pas si tous les  pèlerins qui font le chemin dans ces conditions sont vraiment démunis.
    Pour ma part j'utilise un budget minimum de 30€  par jour, pour me nourrir et me loger,  (hors équipement et hors moyens de transport pour revenir). J'estime que même si le gite est donativo, il a besoin d'argent pour vivre: servir un repas le soir, un petit déjeuner le matin et offrir un lit et une douche à un coût pour l'hébergeant. Je laisse donc au moins 25€ en demi pension, parfois 35€. En Espagne, où les algergues demandent 5€ par nuit sans pension, un hébergeur me disait qu'en moyenne les pèlerins ne laissaient qu'1.5€ par nuit... autrement dit bon nombre de pèlerins ne paient pas du tout et estiment que le service rendu est "gratuit", parce que subventionné par la commune. Pour ma part je pense que si ceux qui ont  les moyens de payer ne le font pas, ces étapes disparaîtront au profit des auberges "commerciales" et autres hôtels ou hostal où le coût en demi- pension peut allègrement grimper à 60€. Du même coup le chemin deviendra encore plus dur pour ceux qui ont vraiment un budget minimum.
  5. Se préparer pour le chemin:  on peut faire plusieurs choses pour se préparer avant de partir:
    > Perdre un peu de poids, c'est autant de kilos qu'on aura pas à porter dans les montées... et sur les millions de pas du chemin
    > Marcher aussi souvent que possible dès qu'on en l'occasion
    > Tester TOUT son matériel en conditions réelles sur des marche d'au moins 20 km.
    >Marcher sous la pluie pour tester son équipement anti pluie (ou à défaut demander à ses enfants d'utiliser le jet d'eau sur nous, c'est un test très efficace).
    >Marcher avec son sac à dos rempli d'exactement tout ce qu'on va emmener, histoire de ne pas se rendre compte que le jour du départ qu'il pèse le double de ce qu'on avait prévu.
    >Dormir dans son sac de couchage quelques nuits en ouvrant la fenêtre pour se rendre compte de son efficacité thermique
    >Pour ceux qui ont les pieds non habitués utiliser la gamme Akiléine TANO puis NOK plusieurs semaines avant de partir.

14 sept. 2013

Faire le camino à quel âge et dans quelle condition physique?

J'ai rencontré des  pèlerins de 15 à 72 ans sur le Camino en automne hiver. J'ai entendu parler d'enfants beaucoup plus jeunes, notamment sur des ânes. On peut être en pleine forme à 72 ans, comme ce pèlerin (Wolfgang) allemand qui vient d'Argentine chaque année faire le camino francès dans sa totalité avec son énorme sac à dos de 105 L qui porte une bonne partie des affaires de sa compagne, Rita. J'ai aussi rencontré un médecin (René) de cet âge, qui faisait un tronçon du chemin chaque année en France, en faisant des tous petits pas. Il arrivait au gite plusieurs heures après tout les autres pèlerins. L'âge n'est pas un critère pour décider ou pas d'entamer le chemin, que ce soit en totalité ou par tronçons.

En ce qui concerne la condition physique à avoir sur le chemin, le chemin peut réserver des surprises. Voilà 2 ans j'ai rencontré un couple sud africain dont le mari était tri athlète. 10 jours plus tard il arrêtait le chemin, le talon fendu en 2, du fait de chaussures de montagne totalement inadaptées au goudron. Un peu plus loin une pèlerine australienne chevronnée et habituée aux randonnées dans le bush arrivait à l’hôpital  de Cahors avec une fracture de fatigue 2  semaines  seulement après avoir commencé le chemin.

A l'opposé je ne compte plus les malades, accidentés, arthrosés, sortant de chimiothérapie etc qui font le chemin de bout en bout. Les exemples sont innombrables. Certains font le chemin en chaise roulante électrique, par la route. D'autres, les genoux brisés dans un accident de voiture, font toutes les descentes à reculons...

La condition physique ou l'état de santé n'est pas non plus un critère pour faire le chemin, à condition bien sûr d'avoir un avis médical au préalable et d'adapter la longueur de ses étapes. 

Le camino en une ou plusieurs fois ?

Faire le camino en tronçons d'une semaine ou 2, faire par pays (la France puis l'Espagne) ou partir de chez soi pour finir à Fisterra sont des options qui n'ont  pas les mêmes conséquences.

Faire le camino par tronçons, c'est un peu comme faire le camino à plusieurs: c'est incomparablement plus facile. On peut même cumuler les 2:  faire le camino, par tronçons et à plusieurs... 

Ce ne sera pas du tout la même expérience que ceux qui partent de chez eux, prennent une pierre à déposer à la Cruz de Ferro, et s'en vont pour des mois, seuls, bien qu'occasionnellement en marchant avec d'autres pèlerins.

Le camino n'est pas difficile techniquement ni en France ni en Espagne. Sa difficulté tient dans la durée (à peu près 70 jours de marche) et la longueur (1700 km si vous partez de Puy en Velay).

Beaucoup de pèlerins font le camino par tronçons, faute de temps ou de vacances suffisantes. C'est une  expérience du chemin, mais c'est un peu comme l'apéritif: cela n'a rien à voir avec le plat principal. Il arrive parfois que dans la vie on ait à un moment donné du temps devant soi (chômage, retraite, maladie ...) et faire le camino à ce moment là en entier est une expérience très enrichissante.

Faire la camino en commençant par exemple le 1 er octobre au Puy et le terminer à Fisterra le 20 décembre vous permettra de "rentrer" dans le chemin. Personnellement il m'a fallu plusieurs semaines la première fois. J'observe souvent les pèlerins qui arrivent sur le camino et qui cumulent alors les douleurs somatiques (notamment maux d'estomacs):  ils évacuent leur vie d'avant sur le chemin. Cette "remise à zéro" peut aller très loin: la première fois quand j'ai passé la frontière espagnole après 5 semaines de marche je ne me souvenais plus ni de mon numéro de téléphone portable ni de mon adresse postale quand on me les a demandé à la première albergue...

Faire le chemin en une fois vous permettra de voir les saisons défiler, d'être dans la nature et de la voir évoluer, les feuilles changer de couleur, puis tomber avant que la neige arrive...